Voir la mer
Celine Diais
Une plage en plein cœur de la ville, voir la mer loin de cette dernière. Ces paysages quasi surréalistes ressembleraient presque à des photomontages, pourtant, ils sont bien réels.
» Imaginez des tonnes de sable, des rennais en maillot de bain et une place de l’opéra dans la capitale bretonne, transformée en plage. Voilà ce sur quoi je suis tombée en juillet 2014 à Saint-Quentin. «
Réalisé à partir d’un appareil photo des années 70 (Yashica mat), ce projet de Céline Diais est un travail au long cours (commencé à 2014) qui s’intéresse à ces plages artificielles installées l’été en plein centre-ville de certaines cités. Si l’artiste fait le choix de cet appareil, c’est en raison de son aspect non intrusif, mais aussi pour son rendu et ses couleurs très douces révélant toute la poésie et la beauté de ces lieux si insolites dans lesquels on fait semblant d’être à la plage.
Car désormais, profiter du rêve balnéaire en ville est possible. Depuis une dizaine d’années, le concept de plages urbaines se développe en France. Les sens et les frontières s’y brouillent et donnent parfois l’impression d’avoir un photomontage sous les yeux. Saint-Quentin, Lille, Rouen, Rosny-Sous-Bois, Clichy Plage, Corbeil-Essonnes plage remplaceront-elles Dinard, la Baule, Nice et Marseille dans les années à venir ?
« L’environnement marin est un vecteur d’imaginaire très fort. Teintées d’une douce mélancolie, les images se soustraient ainsi à toute temporalité et donnent l’impression d’un hors temps. Elles agissent sur le spectateur comme les images d’un rêve, celui d’un paysage marin lointain, l’invitant à la contemplation.«
À propos de l’artiste
Céline Diais, vit à Rennes. Photographe autodidacte, elle découvre la photo lors de ses études de journalisme. Après plusieurs années en presse quotidienne régionale, elle décide de raconter en images une première série « Voir la mer » (2014-2019).
Fascinée par l’environnement marin et l’imaginaire qui s’en dégage, cette série questionne le développement des plages urbaines en France. « Voir la mer » est lauréat de la bourse brouillon d’un rêve Image fixe de la Scam en 2016 et finaliste de la Bourse du Talent 2018 (catégorie paysage-architecture). Le projet a été exposé en France et à l’étranger.
