[Comme seul] Violence et absurdité – Jérémy Le Corvaisier

Posted by on Fév 8, 2022 in Non classé | No Comments

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Dans le cadre de l’exposition collective « Comme seul » orchestrée par Denis Orhant à la galerie Net Plus, nous avons souhaité interroger chacun·e des artistes exposé·es. Aujourd’hui nous allons nous intéresser au travail de Jérémy Le Corvaisier, un jeune artiste rennais qui s’est également illustré dans le monde de la BD.
Prise de vue ©Stéphane Mahé

– Vos œuvres mélangent de nombreuses références, issues de l’histoire de l’art ou de la pop culture. Comment parvenez-vous à concilier les deux ?

Même si l’histoire de l’art m’intéresse, j’essaie de ne pas trop me préoccuper du contexte dans lequel a été créée une œuvre. Dans une représentation figurative, qu’il s’agisse d’une peinture Flamande ou d’une illustration de jeux de société, c’est avant tout les qualités picturales de l’image et sa mise en scène qui m’interpellent. 

Ma gamme de références est donc plutôt large et non hiérarchisée.

De plus, je n’utilise qu’une seule technique pour mes dessins : le graphite. Il fonctionne comme un liant en intégrant ces références à mon univers.

– Si vous deviez choisir 5 de vos références principales, lesquelles seraient-elles ?

  • Peter Bruegel, parce que je peux rester des heures à regarder ses peintures.
  • Guillaume Pinard, parce que je jalouse tout ce qu’il fait.
  • Jack Kirby pour l’univers qu’il a créé avec Stan Lee et l’inventivité de ses dessins.
  • Benjamin Marra, un auteur de Comics contemporain dont la tonalité des productions, absurde et violente, me parle beaucoup.
  • Russ Meyer, un réalisateur de films dont les personnages m’ont définitivement marqué.

– Vous avez fait de la BD pendant plusieurs années. Quel impact cela a-t-il pu avoir sur votre pratique artistique personnelle ? 

Grâce à la BD, j’ai acquis une certaine discipline. C’est un travail quotidien, laborieux où l’on ne compte pas ses heures. Pour cette série de dessins j’ai conservé ce rythme. Et plus je dessine, plus les idées affluent, c’est assez exaltant.

J’exploite aussi l’aspect formel de la BD en utilisant des cadres ou en découpant des actions. Certains dessins semblent même extraits de potentiels récits.

La BD n’est donc jamais loin, d’ailleurs je travaille actuellement sur mon prochain ouvrage.

À propos de l’artiste

Jérémy Le Corvaisier, né en 1981, auteur de BD et illustrateur, développe aujourd’hui un travail à la mine de plomb où l’étrange et le banal se mélangent aux grandes compositions de la peinture flamande et classique. Après avoir notamment travaillé pour Inrocks, il se lance à présent dans un univers en noir et blanc aux figures rappelant Conan le barbare. Son dessin est à la fois inquiétant, mystique et narratif.

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