Beaux-Arts 80
Enseignants artistes à l’école des Beaux-Arts de Rennes durant les années 80
Œuvres de Pierre Antoniucci, Jean-Yves Boislève, Peter Briggs, Pierre Dault, Sylvain Hairy, Jean-Pierre Le Bozec
Exposition du 7 juin au 30 aout 2019
Vernissage, le 6 juin à 18h30
L’enseignement de l’art est une abstraction
Mimétisme, copie, singerie, ambition, rêves, égo, altruisme, collectif, solitude, angoisses, joies, extases, doutes, tout se mélange dans une école d’art, aucun cursus n’est préétabli. Les six artistes présentés avaient tous ce double statut enseignant/artiste et se sont croisés à l’école régionale des Beaux-arts de Rennes pendant les années 80. Ils ont marqué plusieurs générations d’étudiants tout en continuant leur propre création.
Ils ont aussi, dans leurs pratiques différentes (peinture, dessin, sculpture, lithographie), une affinité plastique qui se retrouve dans cette exposition d’œuvres récentes…
Apprendre l’art
Plusieurs artistes-enseignants se sont croisés à l’école régionale des beaux-arts de Rennes dans le département Art pendant les années 1980.
Une fois les bases plastiques acquises des deux premières années les étudiants disposaient de trois années pour concevoir et développer un projet personnel pour passer leur diplôme. L’essence d’une école serait de préparer ses étudiants à une autonomie matérielle (sans la structure de l’école) et critique (créer, inventer, innover, se révéler à soi sans la tutelle éducative). Apprendre à poser les premières pierres qui constitueront (ou pas) une œuvre, passe, dans une école d’arts, par l’échange avec des artistes de différentes générations qui eux, ont déjà résolu (ou pas) certaines problématiques et sont plus avancés que leurs élèves dans l’édifice de leur travail (ou pas).
Les 5 personnalités présentées dans l’exposition avaient toutes cette double casquette, artistes et enseignants.
Passé l’enseignement du B.A.B.A technique et historique les enseignants-artistes sont confrontés à des étudiants qui se posent finalement les mêmes questions qu’eux : Qu’est-ce que l’art ? Comment faire de l’art ? Comment créer du nouveau alors que tout semble avoir été fait ? Et LA question d’une école : comment enseigner l’art ? En regardant l’histoire et ce que les autres artistes ont fait ? Comment ont-ils résolu tel ou tel problème ? Par hasard ou accident, par virtuosité ou par acharnement, par une ascension tranquille ou par la face nord ? En écoutant ce que vous disent les enseignants, les artistes invités alors que l’époque semble dire qu’il n’y a pas UNE vérité ?
Parce que l’on peut penser qu’il n’y a plus d’académisme aujourd’hui (cette invention française de Louis XIV et son modèle centralisateur pour maîtriser sa féodalité disparate, décidant d’une « étiquette de l’art », de la définition du beau et du laid dont les canons seraient centralisés à Versailles, dans la capitale, la ville tête). Pendant les années 1980, l’air du temps, la mode dans les écoles des beaux-arts était au minimalisme, à l’art conceptuel et au Land Art.
Comment enseigner l’art alors quand on est artiste ?
Lorsqu’un travail d’étudiant semble bon, modes ou pas modes, il peut apparaitre à certains comme bon, à d’autres comme mauvais. A l’étudiant de faire ses choix, les avis divergent ou sont contraires dans une école d’art. Il n’y a pas « LA vérité », pas de dogmes, soit. Il y a DES vérités, celles du moment, celles du contexte de l’époque et de l’artiste.
Les cinq artistes présentés ont transmis avec intention ou sans le savoir quelque chose aux étudiants qui les ont côtoyés. De ce quelque chose les générations d’étudiants en ont fait autre chose, en feront autre chose (ou pas). Certains sont même devenus enseignants, parce qu’ils aimaient enseigner, ou/et pour gagner leur vie (il n’y a pas d’intermittence du spectacle en art plastiques. Il n’y a pas l’équivalent de l’économie du spectacle vivant dans le marché de l’art).
L’enseignement, une chose complexe
L’enseignement de l’art est une abstraction. Mimétisme, copie, singerie, ambition, rêves, égo, altruisme, collectif, solitude, angoisses, joies, extases, doutes tout se mélange dans une école d’art, aucun cursus n’est préétabli. Ces artistes-là ont marqué plusieurs générations d’étudiants, en restant eux-mêmes.
Ils avaient et ont toujours une affinité plastique.
Elle se retrouve ici.
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Visite de groupes sur rendez-vous.
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