Les corps graves

Claire Morel

Exposition du 13 décembre au 13 mars 2020

 

Pour la dernière exposition de l’année, l’association Les ailes de Caïus invite les visiteurs de la galerie Net Plus, à découvrir le travail surréaliste de Claire Morel. Exposés jusqu’en mars 2020, 45 dessins nous plongent dans l’univers intimiste de l’artiste.

L’ancêtre, Claire Morel

 Découvrez ici une visite à 360° de l’exposition.

Les œuvres de Claire Morel réveillent les mécanismes du rêve et le jeu de l’inconscient se mêle aux contes de notre enfance. Son travail est l’art du laisser faire. Ses formats ne dépassent jamais l’amplitude de son bras et ses moyens sont sobres : aquarelle, crayons de couleur. 

Le protocole du laisser-faire qu’elle pratique dans la scène fermée d’une feuille de papier est propice à la création de chimères sur lesquelles les visiteurs calquent leurs propres vies. Sans thématique, le sujet s’impose à elle.

Ce mode opératoire, très cher aux artistes surréalistes, laisse faire l’inconscient et voyage dans la mémoire « C’est beaucoup de concentration et une lutte aussi pour ne pas laisser l’intellect juger et fabriquer des images toutes faites qui ne m’appartiennent pas vraiment. Des images dues à mon éducation, mon environnement, ma culture. Cette façon de dessiner m’oblige à accepter les accidents voire les provoquer. »

Ses nouveaux corps recomposés, ses chimères, évoluent la plupart du temps dans le non-lieu de la feuille blanche, sans perspectives distinctes, dans une espèce d’apesanteur flottante, là où la gravité serrait plus symbolique que physique.

Les corps graves donc, brouillant les pistes, jouant avec la polysémie des mots et avec leurs ambiguïtés. « Les corps graves c’est une façon scientifique de définir tous les corps qui sont soumis à la loi de l’attraction terrestre, ce qui est le cas pour tous les êtres humains, et c’est une manière péjorative de parler de choses qui sont hors normes, qui ne respectent pas les codes esthétiques ou moraux. Dessiner c’est pour moi une façon de repousser ne serait-ce que légèrement les frontières de l’étrangeté et comme la dérision à une grande place dans mon travail les corps sont graves mais c’est peut être pas si grave. » Dit Claire Morel

On y retrouve des références surréalistes à Magritte et plus récemment aux dessins d’un Philippe Mayaux. Mais il y a du Topor et du Willem aussi.

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Trois questions à l’artiste

– Pourquoi le titre Les corps graves ?

Les corps graves c’est un titre pour brouiller les pistes, parce que j’aime bien jouer avec la polysémie des mots et avec les ambiguïtés.
Les corps graves c’est une façon scientifique de définir tous les corps qui sont soumis à la loi de l’attraction terrestre, ce qui est le cas pour tous les êtres humains, et c’est une manière péjorative de parler de choses qui sont hors normes, qui ne respectent pas les codes esthétiques ou moraux.
Dessiner c’est pour moi une façon de repousser ne serait-ce que légèrement les frontières de l’étrangeté et comme la dérision à une grande place dans mon travail les corps sont graves mais c’est peut être pas si grave.

 

– Peux-tu nous parler du protocole de « laisser faire ? » 

Le protocole du laisser faire, c’est le protocole des surréalistes par excellence, c’est laisser faire l’inconscient, voyager dans sa mémoire en laissant se côtoyer le passé, le présent et le futur.
C’est beaucoup de concentration et une lutte aussi pour ne pas laisser l’intellect juger et re-fabriquer des images toutes faites qui ne m’appartiennent pas vraiment, qui sont dues à mon éducation, mon environnement, ma culture, en fait je jongle avec tout ce qui me passe par le tête et ensuite je dose.
C’est accepter les accidents voire les provoquer pour aboutir à quelque chose qui étonne que je n’avais ni prévu ni envisagé. Mais ça ne marche pas à tous les coups, l’essentiel étant d’avoir été sincère et d’accepter le résultat même si il déplaît.

 

– Chaque dessin peut être vu comme un énigme à résoudre. Tous sont accompagnés d’un titre. Quelle est la place de l’écriture dans ton travail ? 

L’écriture n’est pas primordiale dans mon travail mais elle très présente, c’est ça l’énigme, les mots accompagnent mes dessins ils sont directement écrits sur ma table à dessin mais ils ne sont pas fiables, ils se diluent dans le temps, je pourrais trouver un nouveau titre à chaque fois que je revois un dessin. Je préfère parler avec des images, comme ça rien n’est figé et c’est ça qui préserve le mystère.

Les coups de cœur de l’artiste

« Border » film (un peu) fantastique suédois qui parle de la monstruosité et de ses frontières.
Dans la même veine il y a aussi « Corps et âmes » l’histoire d’une rencontre de deux personnes un peu handicapées socialement qui se rencontrent en rêve la nuit sous la forme d’une biche et d’un cerf.
Pour les livres « La machine à désir infernales du Dr Hoffman » d’Angela Carter, du réalisme magique et fantasmagorique !

 

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Infos pratiques 

Galerie Net Plus
60 A rue de la Rigourdière
35510 Cesson-Sévigné
Tél. : 02 99 22 77 99
contact[ at ]ailesdecaius.fr

Bus n°67
Arrêt Champelé

Entrée libre, du lundi au vendredi, de 9h à 12h15 et de 13h45 à 18h
Visite de groupes sur rendez-vous.

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