Une artothèque coopérative à Rennes Métropole

OBJET : Fédérer les artistes des arts visuels autour de la création d’une artothèque

Coopérer c’est concourir à une œuvre commune.

En 2027, Les ailes de Caïus ouvriront une artothèque dans le quartier Mabilais de Rennes Métropole. Le bâtiment, construit par le mécène Bâti-Armor, sera mis à disposition de l’association.

L’ambition de l’artothèque est de constituer, dans la durée, un fonds majoritairement composé d’acquisitions. Toutefois, afin de disposer dès l’ouverture en 2027 d’une collection suffisamment étoffée et en adéquation avec les attentes du public et des artistes, le fonds s’appuiera également sur des prêts d’œuvres destinées à être acquises à terme.

Après deux années de consultations transversales du monde des arts visuels nous proposons donc de créer une coopérative artistique :

  • Pour diffuser les œuvres des artistes ;
  • Générer des ressources économiques équitables ;
  • Favoriser l’accès aux arts plastiques auprès des publics les plus larges dégagés des notions de propriété.

Le fonds sera paritaire, intergénérationel et généraliste.

La coopérative sera aussi un lieu d’expositions, de rencontres, d’échanges, de co-création et d’édition.

Nous lançons ce manifeste pour fédérer une communauté d’artistes autour de ce projet. En le signant, vous exprimez votre intérêt à rejoindre le fonds coopératif et à faire partie de cette aventure collective.

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Le projet en détail

En janvier 2022, l’association a été co-lauréate avec le promoteur immobilier Bâti-Armor d’un concours d’urbanisme pour le quartier Mabilais à Rennes. En 2027, elle bénéficiera via une foncière solidaire de la mise à disposition d’un espace de 350m², d’un atelier attenant de 75m² et de 50m² de bureaux.

Cela fait donc plus de trois ans que l’association oeuvre à la concrétisation de ce projet, multipliant pour cela les consultations avec les artistes, les professionnel·les de l’art et de la culture, les collectivités territoriales et leurs élu·es, les médiathèques de la métropole et les autres artothèques françaises.

Qu’est-ce qu’une artothèque ?

Sur le modèle d’une bibliothèque, une artothèque est une structure culturelle proposant le prêt d’oeuvres d’art contemporain auprès d’un large public ; comme toute artothèque, elle sera en libre accès pour toutes et tous : particuliers mais aussi structures diverses (crèches, écoles, résidences seniors, centres pénitentiaires et hospitaliers, entreprises…). Moyennant un abonnement du même ordre que celui d’une médiathèque traditionnelle, ils pourront choisir et repartir avec l’oeuvre de leur choix et en jouir chez eux pendant une durée de 3 mois, pour un total de 4 oeuvres par an. 

Les objectifs de l’artothèque

  • Une désacralisation de l’art : régulièrement critiqués pour leur élitisme, les arts plastiques sont souvent perçus comme inaccessibles par le grand public ;
  • Une démocratisation de l’art et une ouverture de la culture au grand public : les lieux seront ouverts à toutes et tous et le montant de l’abonnement permettra un accès à tous types de publics ;
  • Un lieu d’art de proximité : située à un emplacement privilégié – proche du centre ville et d’une station de métro -, l’artothèque constituera un point de contact supplémentaire avec l’art contemporain et enrichira le paysage culturel rennais. Le bâtiment est aussi destiné à accueillir des événements culturels ponctuels (festivals Glaz, Georges, Exporama…)

L’artothèque sera bien sûr un lieu d’emprunt d’oeuvres, mais aussi :

  • Un lieu de vente : les oeuvres seront disponibles à l’achat, permettant d’acquérir à moindre coût une pièce originale numérotée et signée (affiches, sérigraphies et gravures), au bénéfice des artistes ;
  • Un lieu d’exposition : il sera possible de parcourir les espaces et de sélectionner l’oeuvre de son choix, mais aussi de découvrir une exposition avant de finaliser l’emprunt sur la borne de sortie ;
  • Un lieu de médiation : des visites guidées et des ateliers encadrés par un·e médiateur·rice seront organisés autour des expositions temporaires et des oeuvres de la collection, insitu et en extérieur à destination des scolaires et du grand public ;
  • Un lieu de résidences internationales via l’atelier de 75m² ;
  • Un lieu “hors les murs” : l’association développe actuellement le concept “Un Mur, Une Oeuvre”, destiné à développer la présence de l’art en entreprise, en milieu carcéral, à l’école ou dans les structures sanitaires et sociales. L’idée d’une Tiny House dans l’esprit d’un bibliobus est aussi à l’étude afin de toucher les populations éloignées des médiathèques ;
  • Un lieu d’impression de sérigraphies, gravures et autres modes d’impression : un partenariat est envisagé avec la Presse Purée et le collectif Marché Noir afin de former les artistes résidents étrangers qui le souhaitent aux techniques de l’impression ;
  • Un lieu expérimental : l’association imagine ouvrir le lieu au monde des arts plastiques rennais via des appels à projets afin que les différents acteur·rices puissent s’emparer du lieu d’exposition.

 

Visuel 3D de l’artothèque, Atelier Confluence Architecture

Comment sera constitué le fonds ?

Dans le respect de la charte de l’ADRA et afin de tendre à garantir l’inaliénabilité de la majeure partie du fonds de l’artothèque, celui-ci sera principalement constitué d’acquisitions. Celles-ci seront décidées chaque année par un comité de pilotage renouvelé régulièrement, et leur volume dépendra des subventions et mécénats spécifiquement alloués à cet objectif.

En complément de cette politique d’achat, qui s’inscrit dans la tradition des artothèques, d’autres modalités viendront enrichir le fonds, notamment afin de disposer, dès l’ouverture prévue en 2027, d’une collection initiale suffisamment étoffée. Les sources complémentaires sont les suivantes :

  • Constitution d’un fonds coopératif d’oeuvres prêtées par les artistes, avec pour objectif des les intégrer à terme ;
  • Mise à disposition par la ville de Rennes du fonds communal d’art contemporain (300 oeuvres adaptées au prêt sur 600 oeuvres au total) avec une politique d’acquisition annuelle ;
  • Mise à disposition par le département d’Ille-et-Vilaine du fonds d’acquisition (50 oeuvres adaptées au prêt sur 177 oeuvres au total) avec une politique d’acquisition annuelle.

Cela signifie que les artistes prêteront leurs oeuvres et en resteront propriétaires. Les fonds excédentaires, une fois les frais de fonctionnement de l’association et de l’artothèque couverts, seront redistribués équitablement entre les membres de la coopérative, en toute transparence.

L’objectif est de proposer 1000 oeuvres à l’emprunt à l’ouverture du lieu en 2027 : 200 acquisitions, 500 issus de la coopérative artistique et 300 issues des fonds des collectivités partenaires. A terme, l’objectif est de proposer un minimum de 6 000 oeuvres, à l’instar de l’artothèque de Caen.

Favorisant un engagement autour des mobilités douces, le fonds sera majoritairement constitué d’oeuvres transportables à pied ou en transports en commun. D’un point de vue juridique, tout emprunteur·se devra présenter annuellement une attestation de responsabilité civile à jour.

Quels seront les critères pour l’intégrer ? 

Le respect de deux critères conditionneront l’intégration d’un·e artiste au fonds de l’artothèque :

Art contemporain (liste non exhaustive) :

  • Avoir réalisé un cursus d’études d’arts et/ou avoir un parcours personnel d’exposition dans des lieux reconnus par le milieu de l’art contemporain (musées, centres d’arts, galeries privées, et plus largement dans les lieux qui se revendiquent de l’art contemporain) ;
  • Et/ou être capable de situer sa pratique artistique face à l’histoire de l’art et/ou avoir des auteurs, conservateurs, journalistes, historiens de l’art qui ont écrit sur sa pratique ;
  • Et/ou faire partie d’un mouvement artistique, collectif d’artistes, avoir des oeuvres dans des collections publiques ou privées reconnues, etc.

Caractère professionnel (liste non exhaustive) :

  • Être professionnel·le ou en voie de professionnalisation ;
  • Et/ou affilié·e à une ou des structures administratives, artistiques, intellectuelles établissant un statut de professionnel de l’art contemporain ;
  • Et/ou être plasticien·ne/enseignant·e dans un établissement d’enseignement artistique public ou privé reconnu par l’Etat, etc.

Le nombre de nouveaux membres de la coopérative sera déterminée chaque année en fonction des moyens dont disposera l’association pour prendre en charge l’encadrement et la gestion des oeuvres.

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Visuel 3D de l’artothèque, Atelier Confluence Architecture

Comment sera financée l’artothèque ? 

Basés sur le modèle économique de l’association efficient depuis 15 ans, les budgets de fonctionnement et d’investissement de l’artothèque seront constitués de financements croisés publics/privés. Ces financements serviront à :

  • La constitution du fonds (achats, encadrements ) ;
  • Le budget de fonctionnement (humain et matériel) ;
  • L’équipement des locaux (mobilier de l’artothèque, mobilier présent dans les médiathèques partenaires…).

Deux comités de pilotage seront convoqués chaque année afin de veiller au bon déroulement du projet.

L’association sera garante du bon fonctionnement moral et financier de la coopérative et de la pérennité des oeuvres constituant le fonds. Les artistes souhaitant faire partie du fonds devront adhérer à l’association. La construction de ce nouveau concept d’artothèque se fait en toute transparence avec l’ADRA (Association des artothèques de France). Il n’est pas figé dans le marbre et est susceptible d’être amendé par ses membres et/ou partenaires.

Une démarche égalitaire et paritaire

Soucieuse de redistribuer équitablement les fonds de mécénat et consciente de sa responsabilité en tant que programmatrice culturelle, l’association s’engage à respecter une parité homme/femme stricte dans le choix des artistes qui constitueront la collection. Plus généralement, elle veille à une meilleure représentation du travail des femmes artistes dans ses expositions et distribue les moyens de production et de résidence de façon paritaire.

Des commissions artistiques se réuniront au moins une fois par an pour statuer sur les demandes d’intégration des artistes au collectif (et de leurs oeuvres au fonds). Elles seront principalement composées d’artistes mais aussi de divers acteur·rices du monde artistique et culturel (commissaires d’exposition, critiques d’art, conservateur·rices, administrateur·rices culturel·les…). Il est important de noter que le fonds sera construit de manière à proposer des oeuvres d’une grande diversité, tant par les médiums utilisés (peinture, impression, dessin, photographie, etc.) que par les thématiques abordées et leurs rendus plastiques. Par métaphore, le principe est de constituer un fonds généraliste comme le serait une bibliothèque généraliste.

Visuel 3D de l’artothèque, Atelier Confluence Architecture

Un bâtiment écologique

Soucieuse de contribuer à réduire la pression exercée par les êtres humains sur les écosystèmes planétaires, l’association agit quotidiennement en faveur du développement durable. Cet engagement se traduit tant dans sa programmation culturelle que dans les choix des matériaux favorisés (ex : supports ou tirages recyclables) ou ses actions de sensibilisation.

L’artothèque s’inscrira dans la même dynamique ; le bâtiment sera réalisé en bois et en briques crues et équipé d’une géothermie générant des coûts réduits pour le fonctionnement. Il s’agira du premier bâtiment à mission de service public de la métropole à énergie passive (classification A).

Un outil de proximité

Considérant que toutes les études autours des médiathèques et des artothèques concluent que l’emprunt est toujours lié à une offre de proximité géographique des habitant·es, l’association des Ailes de Caïus souhaite élargir la portée de l’artothèque de Rennes en établissant des antennes au sein de médiathèques partenaires, au moyen d’un espace dédié dans chacune d’entre elles et de la formation des médiathécaires à la médiation et au prêt d’œuvres d’art.

Sur proposition des élu·es de la métropole, des accords préliminaires ont d’ores et déjà été formalisés par convention entre l’association et huit collectivités territoriales de Rennes métropole – Betton, Cesson-Sévigné, Bruz, Le Rheu, Saint-Jacques de la Lande, Saint-Grégoire, Vern-sur-Seiche et Acigné. Poursuivant sa vision d’une ruche qui essaime sur le territoire bretillien, l’association continue de fédérer des médiathèques situées en milieu rural (Bécherel, Corps-Nuds, Chartres de Bretagne…) afin qu’elles soient pleinement intégrées à l’offre de la future artothèque.

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