Container, engins de chantier, terrains vagues ou balises maritimes constituent l’univers artistique d’Odile Ferron-Verron, proposant aux visiteurs une véritable plongée dans la couleur. 

« J’ai été, pendant longtemps, attirée par les paysages de friches, de zones industrielles désaffectées, là où la nature reprend ses droits sur une civilisation qui petit à petit s’efface. » Ses engins au repos, immobiles et soulagés de toute présence humaine, s’imposent dans ses peintures comme des icônes médiévales, où l’or est remplacé par un ciel bleu immatériel.  Plein cadre, plein centre, elle peint des machines énormes, laissées dans la nature, abandonnées ou soigneusement rangées. Prises dans un processus d’étrangeté, elles deviennent de véritables objets de méditation. Ces machines sont, pour l’artiste, une métaphore de l’être humain. Elles sont aussi vulnérables qu’un être fait de chair et de sang, malgré leur aspect parfois titanesque. Sur ses toiles, elles semblent tantôt perdues dans un paysage trop grand pour elles, tantôt étriquées par les limites du cadre. Elles deviennent des motifs parfois non identifiables qui amèneraient presque à l’introspection. Les couleurs pures de ses tableaux fabriquent une beauté figée et fascinante qui concentre le regard des spectateurs et constituent la signature d’Odile Ferron-Verron.