Étincelles, entretien avec Robert Combas

 

« …Ah oui, j’allais devenir un artiste. Alors là, ce qui est drôle, c’est que j’allais devenir un artiste avec un grand A, tu vois. Mais c’était abstrait, ce n’était pas l’artiste qui dessine bien. Pour eux c’était l’artiste Artiste. »

Robert Combas peint.
Il parle aussi comme il peint, avec abondance et générosité. Les digressions d’Etincelles en témoignent. De nombreux sujets sont abordés lors de cet entretien mené en 2014 par Loïc Bodin, plasticien et auteur, avec un des chefs de file de la Figuration libre : les années de formation, à l’école municipale des beaux-arts de Sète puis aux beaux-arts de Montpellier ; la décennie 1980 – les années chaudes de Robert Combas –, lors desquelles s’affirme son style, reconnaissable entre tous ; son art enfin (les ratures, les coulures, les accidents conférant une sensibilité particulière à cet œuvre entrepris à la fin des années 1970, en pleine vague punk). Robert Combas le musicien – il a intégré différents groupes de rock depuis trente ans – demeure avant tout peintre, celui du cerne noir et des couleurs bigarrées, du « Pop Art Arabe » et des scènes de bataille. La dizaine de planches couleur reproduites au centre du livre insistent là-dessus et ce n’est pas le moindre mérite des légendes, auxquelles sont consacrées quatre pages en fin d’ouvrage, que de montrer l’importance des titres pour l’artiste sétois.

Bel objet graphique, Etincelles restitue le dialogue à bâtons rompus des deux interlocuteurs, dont les noms ne sont jamais donnés mais dont l’identification est facilitée par la typographie bicolore. Bien qu’il s’offre aisément à la lecture, le livre nécessite que l’on y retourne et que l’on s’y attarde, histoire de chercher Robert Combas derrière l’ostensible faconde. Percent alors les réflexions de l’artiste, sa sensibilité et son humanité, son ambition, celle de produire « le trait du XXe siècle », son comba(s)t : celui de prendre « le risque de faire encore de la peinture ». A celles et ceux qui voudraient voir en l’artiste reconnu un « officiel » – « Les officiels, ils ont peur de moi » –, Robert Combas répond véhémentement par la négative. La parole explique l’œuvre qui l’éclaire en retour, tel est finalement l’apport majeur de ces Etincelles. Vanessa Noizet

Vanessa Noizet, « Étincelles : entretien avec Robert Combas », Critique d’art

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Sur l’artiste : Robert Combas est un plasticien et peintre français contemporain, né le 25 mai 1957 à Lyon. Il vit et travaille en région parisienne depuis 1980. Il est l’initiateur, avec Hervé Di Rosa, du mouvement de la Figuration libre, qui démarre en 1979 avec la revue Bato. Alors que l’art conceptuel domine la production artistique française, il prend le contre-pied du courant dominant et s’attache à redéfinir l’utilisation de l’espace, de la couleur et de la figuration. Partant du principe que « tout a, de toute façon, déjà été fait », Combas s’approprie les grands poncifs de l’art, et ouvre ainsi de nouvelles possibilités dans la voie d’un retour à la figuration.

 

Étincelles, Entretien avec Robert Combas

Auteurs : Robert Combas, Loïc Bodin

Les Éditions de Juillet, 2016
16 x 23 cm / 100 pages intérieures en couleur / Couverture rigide / ISBN 978-2-36510-034-2
graphisme : Studio Bigot

Le livre est disponible aux Éditions de Juillet

 

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