Ribambelle
Maël Nozahic
Les œuvres de Maël Nozahic forment un univers en soi où rêve et imaginaire sont omniprésents. L’artiste nous fait visiter des contrées lointaines, presque féeriques, aux couleurs acidulées. Ces terres étranges sont peuplées d’êtres familiers, autant qu’étranger. Vêtus de costumes folkloriques – rappelant parfois la Comedia del Arte – et de masques, ces personnages forment de grandes rondes, dansent sous des lumières mystérieuses ou arpentent des paysages sous une lune montante. Le rituel se mêle à la sauvagerie, la nature à la culture.
Les œuvres de cette exposition « Ribambelle » sont issues de plusieurs séries réalisées par Maël Nozahic. L’une d’elle, « Mondfänger » présente de grand personnage masqué marchant sous la lune sur de très grands formats (200 x 150 cm). Ils font écho à la légende mosellane des « attrapeurs de lune », tandis que les grandes rondes et personnages dansant sont inclus dans la série « Acta est fabula » qui, par leur titre, déclare la fin d’une pièce de théâtre antique. Les références se mélangent pour former un univers en soi extrêmement riche qui évoque le carnaval, sa cavalcade et sa fête foraine.
Les animaux sont également très importants dans le travail de Maël Nozahic et sont présents sous différentes formes. Près du grand arlequin à l’entrée de l’exposition, des oiseaux se fondent dans le décor, tandis que d’autres toiles font la part belle au monde équestre. Les cheveux, qu’ils soient de chair ou de bois, dansent, galopent ou regardent simplement dans le vide. Les masques des personnages eux-mêmes rappellent les animaux, qu’ils soient à plumes ou à poils. Des crânes de taureaux ornent des visages, des masques monstrueux et inquiétants qui dénotent avec l’univers coloré qui les entoure.
C’est un univers amusant autant qu’inquiétant que nous présente l’artiste, elle nous plonge dans un univers sombre et coloré qui fait sourire autant qu’il dérange, par la présence de ces masques, de ces sourires forcés. L’ambiance que dégagent ses œuvres est forte, fascinante.
Impossible de déterminer d’où ni de quand proviennent ces images. En piochant dans diverses cultures et dans la nature, sans jamais hiérarchiser ces références, Maël Nozahic donne un aspect universel à son travail.
« S’il peut être lu comme intemporel ou fuite vers une réalité autre, mon travail parle aussi de notre époque, de la place de l’homme dans la nature face aux enjeux écologiques actuels. […] C’est une sorte de métaphore de la condition humaine : rire alors que les choses vont mal. »
À propos de l’artiste
Née à St Brieuc en 1985, cette artiste bretonne vit et travaille à Fouesnant. Elle a également un atelier à Paris, lui permettant de produire et d’exposer dans la capitale. Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Quimper, Maël Nozahic nous plonge dans un univers figuratif et coloré, proche de la rêverie, le plus souvent amusant, parfois inquiétant.
« La démarche artistique de Maël Nozahic consiste à retranscrire et à métamorphoser picturalement des éléments qui ont un fort pouvoir d’attraction sur elle. Ils sont puisés dans notre environnement naturel, au sein de différentes cultures, mythes et religions, photographiés dans les musées ou au gré des voyages, extraits des livres ou d’Internet, pour former une banque d’image qui se métamorphose en peinture, dessin, gravure ou sculpture. »